Qu’elle soit régulière ou occasionnelle, une prise excessive d’alcool peut être dangereuse. Pour préserver votre santé, évaluez votre consommation de boissons alcoolisées et comparez-la aux repères conseillés.
QUE SE PASSE-T-IL DANS L’ORGANISME QUAND ON INGÈRE DE L’ALCOOL ?
Lorsqu’il est avalé, l’alcool est très rapidement et presque complètement absorbé au niveau de l’intestin. Il passe dans la circulation sanguine. Ainsi, après consommation d’alcool, la concentration d’alcool dans le sang est maximale au bout de 45 minutes si l’alcool est bu à jeun et au bout de 90 minutes s’il est pris au cours d’un repas.
De la circulation sanguine, l’alcool diffuse en quelques minutes dans tout l’organisme (sauf dans les os et les graisses) jusque dans le cerveau.
Puis, l’alcool est éliminé peu à peu à 95 % par le foie et à 5 % par les reins (urine), la peau (sueur), la salive et les poumons (expiration). La vitesse d’élimination de l’alcool est variable d’une personne à l’autre et plus lente chez la femme que chez l’homme.
L’alcool n’est pas digéré, donc contrairement à certaines idées reçues, la durée d’élimination de l’alcool ne peut être réduite en buvant du café salé, de grands verres d’eau ou une cuillerée d’huile !
Il faut noter que l’alcool inhalé passe également dans la circulation sanguine car il est absorbé au niveau de la muqueuse nasale.
COMMENT ÉVALUER SA CONSOMMATION D’ALCOOL ?
Une bière, un verre de whisky, un verre de vin ou encore une vodka orange tels qu’on les sert dans les bars contiennent tous la même quantité d’alcool pur (environ 10 g). C’est ce que l’on appelle un verre standard ou encore unité d’alcool.
Toutefois, cette équivalence est valable seulement si chaque boisson est servie dans le récipient prévu à cet effet (verre à vodka, à cognac, etc.), conçu pour un certain dosage. Par exemple, si vous remplissez de porto un verre à vin (10 cl) au lieu d’un verre à apéritif (6 cl), cette règle ne s’applique pas.
À QUOI CORRESPOND UNE CONSOMMATION D’ALCOOL EXCESSIVE ET QUELLES SONT LES VALEURS REPÈRES DE CONSOMMATION ?
Pas de consommation d’alcool sans risque
Il n’y a pas de consommation d’alcool sans risque, mais des consommations à risque plus ou moins élevé.
Il n’existe donc pas de seuil de consommation qui permettrait à coup sûr de limiter les risques pour la santé tout au long de la vie. Toutefois, un avis d’experts de Santé publique France et de l’Institut national du cancer a tenté de définir des risques acceptables et propose une valeur repère unique aussi bien pour les hommes que pour les femmes exprimée sous la forme d’un nombre de verres d’alcool standard.
Valeurs repères de consommation d’alcool
Depuis 2017, cette valeur repère chez l’adulte, quel que soit le sexe, a été établie à 10 verres d’alcool standard par semaine, maximum, sans dépasser 2 verres standard par jour.
Ces mêmes experts recommandent d’avoir des jours dans la semaine sans consommation et, pour chaque occasion de consommation, de :
- réduire la quantité totale d’alcool bue à chaque occasion ;
- boire lentement, en mangeant et en alternant avec de l’eau ;
- éviter les lieux et les activités à risque de consommation excessive d’alcool ;
- s’assurer d’être entouré de personnes de confiance et de pouvoir rentrer chez soi en toute sécurité après avoir consommé de l’alcool.
Après 65 ans, l’organisme tolère moins bien l’alcool et les recommandations sont adaptées :
- pour les consommateurs quotidiens, de ne pas dépasser un verre par jour et d’essayer d’avoir des jours dans la semaine sans consommation ;
- pour les consommateurs occasionnels, de ne pas dépasser 2 verres par occasion, d’avoir au moins 2 jours sans consommation dans la semaine et de ne pas dépasser 7 verres par semaine.
Ces recommandations ont été élaborées à partir des avis et recommandations de la Société française de gériatrie et de gérontologie, de la Société française d’alcoologie, de Santé publique France et du National Institute on alcohol abuse and alcoholism aux États-Unis.
Ce contenu a été construit par :
- le docteur Laurence Rinuy, médecin-conseil à l’Assurance Maladie,
- le docteur Myriam Boivin, médecin-conseil à l’Assurance Maladie,
- et le docteur Jean-François Laurent, pharmacien-conseil à l’Assurance Maladie.